TABLE DES MATIÈRES

Volume 60 Fascicule 2
Mai - août 2008

 ARTICLES

Pierre, Lévi et les douze apôtres en Luc 5,1-6,19. Les conséquences théologiques d’une mise en discours
   Yvan Mathieu, s.m. sommaire

Communion as Salvation. Josiah Royce and J.-M.R. Tillard, O.P.
  John Markey, o.p. sommaire

De la Modernité à la Renaissance: Berkeley
   Sébastien Charles sommaire

Les écrits politiques du jeune Hegel
   Laurent-Paul Luc sommaire


 COMPTES RENDUS

Philosophy

Catherine Chalier, Spinoza lecteur de Maïmonide. La question théologico-politique
   Maxime Allard, o.p.
Johann Gottlieb Fichte, La Doctrine de la science de 1805
   Morgan Gaulin
Ralph McInerny, Praeambula Fidei. Thomism and the God of the Philosophers
   Lawrence Dewan, O.P.
Fernand Ouellet (dir.), Quelle formation pour l’enseignement de l’éthique à l’école?
   Gustaaf Schoovaerts
Matthieu Ricard, Happiness. A Guide to Developing Life’s Most Important Skill
   Alan Gschwind
Matthieu Ricard, Happiness. A Guide to Developing Life’s Most Important Skill
   Alan Gschwind

Theologie

Efrain Agosto, Servant Leadership: Jesus and Paul
   Jean Doutre
Markus Bockmuehl, Donald A. Hagner (éd.), The Written Gospel
   Jean Doutre
Anne Doran, Spiritualité traditionnelle et christianisme chez les Montagnais
   Achiel Peelman, o.m.i.
Gabriel Flynn (éd.), Yves Congar: Theologian of the Church
   Elizabeth Groppe
Marguerite Jean-Blain, Eugène Ionesco, mystique ou mal croyant ?
   Patrick Thériault
André Lacocque (dir.), Guide des nouvelles lectures de la Bible
   Adèle Bolduc
Dagoberto López Sojo, «Abraham, padre de todos nosotros…». Análisis estilístico-argumentativo de Rm 4,1-25. Abraham, paradigma de fe monoteísta
   Rodolfo Felices Luna



 SOMMAIRES
Pierre, Lévi et les douze apôtres en Luc 5,1-6,19.
Les conséquences théologiques d’une mise en discours
Yvan Mathieu, s.m.

Sommaire

Un examen des indices de clôture et d’articulation de Lc 5,1–6,19 révèle la présence d’une structure concentrique à sept branches dont 5,27-39 constitue le point central. Est-ce à dire que le récit de la vocation de Lévi (5,27-28) devient plus important que les récits de la vocation de Simon Pierre (5,1-11) et de l’institution des Douze (6,12-16)? Il faut répondre par la négative et ce pour deux raisons. D’abord, le point central du grand chiasme formé par cet ensemble ne se limite pas à la vocation de Lévi mais englobe cinq unités. Ensuite, en 5,27-39, Lévi et les publicains ne sont que des agents au service du développement de l’intrigue. Les protagonistes de l’épisode sont plutôt Jésus et les autres disciples. La péricope qui clôt le chiasme (6,12-29) confirme et précise la caractérisation des disciples amorcée dans la péricope centrale : configuration à la personne du maître et mission pour l’avenir. Mais, Pierre, les autres disciples et les autres apôtres ne peuvent jamais être considérés comme des personnages isolés. Sans les autres disciples, ils perdent leur raison d’être.

Summary

A study of the textual indicators of Luke 5:1-6:19 reveals a concentric seven branch structure with 5:27-39 as the central element. Does this mean that the call of Levi (5:27-28) is more important than the call of Simon Peter (5:1-11) and the vocation of the Twelve (6:12-16)? The answer is no, and for two reasons. First, the central element in the chiastic structure of the entire text is not limited to the call of Levi, but it includes five units that form one pericope. Furthermore, in 5:27-39, Levi and the publicans are mere agents in the development of the plot. The protagonists of the episode are Jesus and the other disciples. The pericope at the end of the chiasm (6:12-29) confirms and develops the characterization of the disciples begun in the central pericope: the disciples are configured to the Master and prepared for future mission. Peter and the other apostles, however, cannot be considered in isolation of the other disciples: without the latter, they lose their raison d'être.


Communion as Salvation. Josiah Royce and J.-M.R. Tillard, O.P.
John Markey, O.P.

Summary

Both Tillard and Royce offer a compelling interpretation of the social nature of salvation. Tillard, working primarily from an interpretation of Acts and patristic and medieval sources, shows the necessity of the social dimension of Christian experience that grows out of the Paschal Mystery itself. Royce, working primarily from Pauline and philosophical sources, demonstrates that it is the Church, understood as the Body of Christ animated by his Holy Spirit that ultimately offers salvation to humankind and through us to all of creation. For both Tillard and Royce the Christian Church represents a realm or matrix of grace that embodies values that a mere individual could not hope to approach or embody on his own. For both Tillard and Royce it is the Church of Churches, the communion of communions, directed by the Holy Spirit, that acts everywhere in creation, trying to bring about an ever greater fullness of unity. Eternal life is nothing more than the supreme development of this communion.

Sommaire

On trouve à la fois dans la théologie de Jean-Marie Roger Tillard et dans la philosophie de Josiah Royce une accentuation du caractère communautaire du salut. En s’appuyant principalement sur une interprétation des Actes des Apôtres et des sources patristiques et médiévales, Tillard souligne que la dimension communautaire de l’expérience chrétienne découle du mystère pascal lui-même. En faisant appel avant tout à s. Paul et aux sources philosophiques, Royce démontre que c’est l’Église, en tant que Corps du Christ animé par l’Esprit Saint, qui en définitive offre le salut à l’humanité et à travers celle-ci à la création. Pour Tillard comme pour Royce, l’Église, en tant que mystère et réalité de grâce, incarne des valeurs que de simples individus ne sauraient incarner ou représenter. Pour Tillard comme pour Royce, l’Église d’Églises, la communion des communions, animée par l’Esprit Saint, est présente à l’ensemble de la création, tentant d’y insuffler une unité toujours plus riche. La vie éternelle n’est rien d’autre que le plein épanouissement de la communion.

De la Modernité à la Renaissance: Berkeley
Sébastien Charles

Sommaire

On s’est interrogé à de nombreuses reprises, notamment au travers de la question de l’unité de la philosophie de Berkeley, sur le rapport qu’entretenait l’immatérialisme avec le néoplatonisme, acceptant par là de reconnaître que Berkeley avait quitté les préoccupations des Modernes pour, avec l’Alciphron d’abord puis la Siris ensuite, revenir aux Anciens. Une telle interprétation de Berkeley fait l’impasse sur les sources renaissantes de sa philosophie, de plus en plus présentes au fil des ans, et sur l’influence grandissante qu’elles ont eu à la fois sur son écriture et sur sa pensée. Dans cet article, nous souhaitons simplement pointer du doigt cet impensé et expliquer en quoi les Renaissants peuvent être considérés à juste titre comme des inspirateurs de certains pans de l’immatérialisme, du moins tout autant que les Anciens et les Modernes.

Summary

The influence of Neoplatonism on Berkeley’s immaterialism has been the focus of several studies, in particular when the unity of Berkeley’s philosophy was dealt with. It is generally accepted that, first through the Alciphron, and then through the Siris, Berkeley took his distances with the Moderns in order to come back to the thought of the Ancients. Such an interpretation of Berkeley, however, neglects the Renaissance sources of his philosophy. More and more present along the years, these sources have had a growing – and continuous – influence on his writings and on his thought. This paper intends to bring some light on these sources, and explain why the Renaissance thinkers, at least as much as the Ancients and the Moderns, can legitimately be put as the source of inspiration of several aspects of Berkeley’s immaterialism.

Les écrits politiques du jeune Hegel
Laurent-Paul Luc

Sommaire

Si un habitat sensé n'a jamais été pour Hegel un pur idéal abstrait, c 'est qu'il est l'œuvre de l'homme qui s'est « façonné lui-même », c'est-à-dire de l'homme, intervenant dans le cours de la nécessité, l'intégrant à un modèle dont il est lui-même le maître et dans lequel elle s'insère, l'empêchant de poursuivre aveuglément sa marche. Aussi longtemps du moins, nous dit Hegel, que l'intervention humaine obéit à la prudence qui, elle, s'éclaire de la justice comme de sa « seule mesure de référence » et s'exerce dans une attention vigilante au décalage entre ce que le courage veut et ce qu'il fait. L'État est un Tout complet; en lui l'homme atteint son chez-soi infini.

Summary

If a sensible human settlement was never for Hegel a pure abstract ideal, it is because such a settlement is the work of man who intervenes in the fabric of necessity and integrates it in a model whose master is he. At least, says Hegel, so far as human intervention is moved by prudence enlightened by justice as “its only referential measure” and is applied taking into account the gap between what courage wants and what it does. The State is a Whole in which man reaches his infinite “home”.

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